Addiction au Cannabidiol • Dépendance et accoutumance au CBD

Addiction au Cannabidiol • Dépendance et accoutumance au CBD

L’addiction est, par définition, une dépendance très forte (à une substance, une pratique…) entraînant une conduite compulsive.

Il s’agit d’un problème à la fois physique, psychologique et physiologique qui conduit l’individu concerné à avoir des comportements irrépressibles de consommation (ou d’action). L’organisme et le cerveau réclament impérieusement l’accès à ces produits ou pratiques. Mais alors, est-ce que le cannabidiol entraine cet état d’addiction ? Voici la réponse.

Qu’est-ce qu’une addiction au CBD ou au cannabis?

La dépendance au cannabis est le besoin compulsif et parfois inconscient de consommer du cannabis sous n’importe quelle forme : combustion, ingestion, etc.

En France, le cannabis contenant du THC est (de loin) la substance illicite la plus consommée. En 2020, on estime que 46,1% des adultes âgés de 18 à 64 ans ont déjà consommé du cannabis. Pour un usage quotidien de consommation de cannabis, en 2019, cela représente presque un million d’individus concernés. On peut alors parler de dépendance au cannabis.

La dépendance au cannabis

Le CBD rend-il addict ?

Pour répondre à cette question, il convient d’abord de décortiquer le mythe autour du cannabis.

La plante de chanvre (nom industriel donné au cannabis) contient de nombreuses molécules différentes, appelées cannabinoïdes. Cependant, deux d’entre elles vont retenir notre attention : le cannabidiol (que veut-dire CBD ?) et le tétrahydrocannabinol (THC). Le THC est le seul présent dans le cannabis à présenter un potentiel addictogène ainsi qu’un effet euphorisant : une addiction au cannabis est en réalité une addiction à la molécule du THC.

Addiction à la molécule du THC

Quelle est la différence entre dépendance et accoutumance ?

D’un point de vue santé et addiction, il convient de différencier la dépendance de l’accoutumance.

En effet, la dépendance (nous l’avons vu précédemment) est une conduite compulsive qui pousse l’individu à utiliser ou ingérer une substance. C’est un phénomène pathologique pour les personnes concernées, d’autant plus si la dépendance concerne un produit néfaste tel que l’alcool ou la drogue.

L’accoutumance, en revanche, est un phénomène essentiellement physiologique : il s’agit d’une manifestation normale d’adaptation de l’organisme. Par exemple, une personne peut s’habituer au froid, au bruit, à la chaleur… ou à un médicament.

On peut en réalité parler de tolérance : cela signifie simplement que l’organisme s’est habitué à quelque chose de nouveau, et que pour obtenir les effets désirés, il faudra désormais augmenter la dose. Cela est valable pour de nombreuses molécules, des médicaments jusqu’au THC présent dans le cannabis.

L'accoutumance est un phénomène essentiellement physiologique

Le CBD provoque-t-il une dépendance ?

Ainsi, en molécule isolée, le cannabidiol (le CBD, donc) ne présente aucun risque de dépendance et s’avère totalement inoffensif en terme d’addiction. Les effets secondaires liés au CBD sont également très faibles.

Le CBD provoque-t-il une accoutumance ?

Une étude publiée en 2011 a démontré qu’il n’existait aucun lien de cause à effet entre cannabidiol et accoutumance. On peut donc affirmer que le CBD n’est en aucun cas responsable d’une quelconque accoutumance au produit lui-même.

S’habitue-t-on au CBD ?

Chaque individu diffère et chaque consommateur est unique : il en va de même pour chaque expérience. Ainsi, il reste possible de “s’habituer” au produit, comme il est possible de garder la même consommation de CBD toute sa vie. Chacun est différent !

Il est possible de "s'habituer" au produit, comme il est possible de garder la même consommation de CBD toute sa vie.

Existe-t-il des dangers avec le CBD ?

Quand on parle de CBD, on pense parfois (à tort) à la drogue et à tous les risques liés à sa consommation : dépendance, problèmes cardiaques, dépression, overdose, etc.

Cela dit, comme établi précédemment, le CBD n’est pas une drogue (contrairement au THC), même s’il est aussi issu de la plante de cannabis. Si le CBD présente une psychoactivité pour son consommateur (dans la mesure où il agit sur certaines molécules du cerveau, sans que ce soit nocif pour celui-ci), il n’a aucun effet euphorisant ou planant, comme cela peut être le cas avec le THC. Les risques associés à la consommation de THC ne sont donc pas présents pour le consommateur de CBD. Mais existe-t-il des dangers avec le CBD ?

Cela dit, le CBD peut présenter – comme n’importe quel produit – des risques liés à un surdosage très important. Mais cela reste cependant exceptionnel. Il existe cependant des contre-indications du CBD qu’il faut connaître avant d’en consommer.

Comme pour chaque chose, la règle d’or, c’est la raison et la modération pour tous les consommateurs ! Découvrez notre guide sur le dosage du CBD pour éviter toute complication.

Est-ce mauvais de prendre du CBD tous les jours ?

Un rapport de l’OMS datant de 2017 établit le fait qu’il n’y a priori aucun risque dans la prise quotidienne de CBD.

Il peut même d’ailleurs être recommandé pour certaines personnes, afin de traiter des problèmes comme les douleurs chroniques, d’avoir une consommation quotidienne de produits à base de CBD. Cela peut être sous différentes formes telles que des huiles, des infusions, des bonbons, etc.

Il n'y a priori aucun risque dans la prise quotidienne de CBD.

Le CBD pourrait aider à lutter contre les addictions

De la confusion entre CBD et THC, on en arrive à la conclusion presque inverse : dans ce même rapport de l’OMS, des études démontrant les possibles bienfaits de la consommation de CBD pour lutter contre la dépendance (et notamment la dépendance à l’héroïne) sont mises en lumière.

En effet, le CBD pourrait limiter les symptômes liés au syndrome de manque : hallucinations, nausées, hyperthermie, etc.

Cela faciliterait donc le sevrage des personnes dépendantes à une substance (quelle qu’elle soit), et réduirait significativement le risque de rechute après une phase de dépendance ou d’addiction.

Une étude de 2019 a même fait ses preuves avec un rapport très positif concernant la prise de CBD par les usagers d’opioïdes (dont l’héroïne fait partie) : “La consommation immédiate de CBD, contrairement au placebo, a réduit de manière significative à la fois l’envie et l’anxiété [liées au syndrome de manque] … Enfin, le CBD a réduit les mesures physiologiques du rythme cardiaque et des niveaux de cortisol salivaire induites par les substances opioïdes. […] “.

La consommation de CBD réduit de manière significative à la fois l'envie et l'anxiété

Pour terminer sur l’addiction au cannabidiol

En conclusion, le CBD est une des molécules qui constitue le cannabis, mais il n’a aucun potentiel de dépendance pour le consommateur. Il serait même une aide dans la lutte aux addictions, et préviendrait considérablement le risque de rechute. Alors cannabidiol addiction, c’est non.

Des études sont toujours en cours sur le sujet, et le CBD apparaît de plus en plus comme un allié en termes de lutte contre la dépendance, de santé et de bien-être.

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Marianne Amouri